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SOTHA – Café de la Gare

SOTHA
8 septembre 1992

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Ce texte est extrait du premier livre de Mado MAURIN,
« Patrick DEWAERE mon fils, cet inconnu » paru en 1992.

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Conversation avec Sotha, au Café de la Gare.

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SOTHA – Tu sais, Patrick et moi, on a eu une première
rencontre étonnante : on a décidé de se marier avant de se
connaître.

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MADO – Il m’a raconté une histoire de café…

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S. – Oui. On avait une copine commune, Elisabeth Wiener,

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qui était venue nous voir avec lui. Je ne le connaissais pas. On
était allés au bistrot. Entre autres sujets de discussion, on avait
parlé du mariage. J’ai dit en plaisantant : « Moi, ce que je
voudrais, ça serait me marier avec n’importe qui. Comme ça, après,
ce serait plus un souci… » L’idée lui a plu, il a renchéri : « Moi
aussi, il y a toujours des petites héritières qui me courent après,
je ne veux pas qu’on m’épouse pour l’argent, ni me marier pour des
conneries »… J’ai dit : « Bon, alors on n’a qu’à se marier ! » en
rigolant. Il était d’accord, mais ce qui l’embêtait, c’était qu’il
fallait faire des prises de sang, et il avait horreur des piqûres…
Alors on s’est quittés comme ça. En partant, je lui avais lancé :
« Le jour où t’auras plus peur, tu me le dis ! »

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Je l’ai retrouvé peu de temps après, en Mai 68, à un congrès
à Suresnes, c’était les « États généraux du cinéma ». J’ai dit :
S. – « Tiens, voilà mon mari ! »

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II a dit : «Au fait, c’est vrai, on devait
se marier ! » On est rentrés ensemble à Paris. Je me souviens, on
jouait au ballon dans la rue, avec une boulette de papier. Tout le
monde jouait avec nous… il était très gamin… et on a passé
toute la nuit à déconner… Le lendemain, on s’est téléphoné, il
est venu me voir chez moi, et bon, là (sourire), on a commencé
à se trouver sympas… Après, on s’est installés ensemble, et au
bout d’un mois, on s’est souvenu de cette histoire de mariage.
Mais c’était plus tout à fait la blague qu’on avait décidée. Là ça
devenait un vrai mariage, un mariage d’amour… Alors on a
hésité, et puis on l’a fait quand même, parce qu’on se disait que
notre aventure ne durerait pas ! Et ça a quand même duré ! On a
vécu ensemble près de trois ans et on est restés mariés douze
ans ! N’étant pas censés avoir fait un mariage d’amour, on
n’avait aucune raison de divorcer.

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M. – Il te parlait de moi quelquefois ? Non ?
S. – Si… mais rappelle-toi, on était un peu en froid pendant
presque un an : tu étais fâchée qu’il ne t’ai pas dit pour notre
mariage.

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M. – J’étais surtout peinée, parce que vous me l’aviez caché. Je
ne voulais pas m’imposer à vous. Mais j’avais deviné qu’il se
passait quelque chose. Je me souviens quand vous étiez venus à
Royan, le soir de votre arrivée, il pleuvait à torrent. Tu avais une
casquette, des lunettes noires, et tes grands cheveux te dissimu-
laient complètement.
Alors, le lendemain matin, j’ai entrouvert le rideau de ma
mezzanine pour te voir. Tu étais très belle dans ton collant violet,
mais il y avait encore tes cheveux, tes lunettes, je ne voyais
toujours pas ton visage… par bonheur, quand vous êtes rentrés de la
plage, tu avais perdu tes lunettes dans la mer… Enfin je t’ai
vue !… On a été très heureux pendant ce séjour… Mais quand
vous êtes partis, vous ne m’avez rien dit de votre projet, et tu
vois, quand Patrick m’a embrassée en partant, j’ai senti qu’il ne
le faisait pas comme d’habitude. Il avait sûrement une espèce de
petit remords.
Quelques jours plus tard, j’ai commencé à recevoir dans
mon courrier de Paris des tas de prospectus d’orfèvres, de
photographes…

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S. – Oui. On s’est mariés au retour, le 26 juillet. On s’était
inscrits à la mairie du 2ème avant de partir à Royan, et Patrick avait
donné votre adresse, rue Sainte-Anne.

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