Il était une fois…

Souvenirs

II était une fois un jeune homme timide et pur, pudique et fragile.

Il écrivait des poèmes, il les chantait en s’accompagnant à la guitare, il s’appelait Patrick MAURIN,

il aimait Brassens, et, sans avoir jamais appris, il peignait des tableaux bouleversants de sensibilité,

aux sujets presque prémonitoires. Il y avait toujours dans chacun de ses tableaux un mystérieux coin

sombre, difficile à interpréter, et toujours aussi un point de lumière.

La première fois, alors que l’on était en famille, et qu’il s’ennuyait un peu, on lui avait proposé de dessiner un animal...

Ce-fut dans un paysage de neige, où voletaient des chauves-souris,

un ours blessé laissant des taches de sang sur le sol immaculé :

Son premier dessin d’enfant !

Pressentiment cet ours blessé, se traînant dans la neige, ou ce grand trou noir au pied des escaliers

conduisant au Sacré-Cœur de Montmartre éclairés par la lumière d’un vieux réverbère….

Peu à peu, de temps en temps, il a continué à peindre. Son dernier tableau, Il avait 18 ans…

Puis, Ïe star-système s’est emparé de lui, l’a dévoré. II n’a plus jamais

peint, il n’a plus écrit de poèmes, il n’a plus chanté sur sa guitare….

Ce jeune homme sensible et rêveur, c’était Patrick DEWAERE.

Peut-être, que s’il était resté dans l’ombre, de la musique et de la peinture serait-il toujours vivant ?                                          

Peut-être aussi ce qu’il nous a laissé était comme une prophétie de son destin…

Depuis qu’il est parti, je vis une sorte de cœur à cœur avec lui, comme la mystérieuse présence d’un être qui continue à exister quelque part, et tout est signe de tendresse et d’amour, Ses chansons, ses folies sont signes d’amour.

Alors quelques soient vos convictions, il y a sûrement au fond de vous une petite parcelle qui croît ou espère que tout ne se termine pas avec la mort, qu’il y a une suite à notre histoire. Ce souffle d’un mystérieux Esprit, cette présence de ceux qui continuent à exister près de nous, autour de nous, c’est l’Amour ! Patrick n’a jamais été aussi vivant !

Et c’est pour cela que j’aime la ‘Vie ! c’est pour cela que je crois !

Ecoutez, vous aussi, fermez les yeux, il vous parle, il vous regarde, il vous aime !